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LA BELLE ALSACIENNE


rament de son cœur, qui ne permettrait pas une tendresse assidue.

Rebutée de ses irrésolutions perpétuelles, je perdis l’espérance d’amener à bien une passion si frivole et je lui cherchai quelque successeur plus solide.

Le logement que nous occupions était en face d’une maison opulente habitée par un cordon bleu de la finance. J’avais remarqué qu’un de ses fils s’attachait à m’examiner ; il semblait épier l’occasion de me saluer ; son intention était trop louable, et il y aurait eu de l’inhumanité à le laisser languir. J’eus la bonté de me prêter à ses avances de politesse ; un sourire lui annonça qu’on le devinait et qu’il n’offensait pas. Il vint sur-le-champ m’en remercier ; il eut lieu d’être satisfait de la réception que je lui fis. Il me fit les compliments les plus flatteurs sur mes charmes. Les éloges qu’il me donna intéressaient de trop près ma vanité pour ne pas y être sensible. Ce qu’il me disait d’obligeant me disposait en sa faveur. D’ailleurs, L. G… était aimable ; sa physionomie spirituelle parlait pour lui ;