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CLUB MONARCHIQUE

Journal de la Société des amis de ta constitution monarchique (1), le fait demeura constant pour les ennemis de cette société. En octobre 1790, Voidel, membre du Comité dés recherches de l’Assemblée nationale, avait dénoncé de nombreux aristocrates (2). Bàrnave, en janvier 1791, prononça un discours qui contenait aussi une dénonciation contre le club monarchique, à l’Assemblée nationale. Il s’écria :

« Tandis que les uns regrettent des abus irréligieux, s’appuient du nom sacré de la religion, une autre secte s’élève : elle invoque la constitution monarchique ; et sous cette astucieuse égide, quelques factieux cherchent à nous entourer de divisions, à attirer des citoyens dans des pièges, en donnant au peuple un pain empoisonné... Ce n’est pas ici le moment de traiter ce qui concerne Cette insidieuse, perhde et factieuse association... Sans doute, les magistrats chargés de veiller à la tranquillité publique auront pris les précautions qu’exige cette tranquillité. Sans doute, le comité des recherches instruira bientôt l’Assemblée de Ces manœuvres factieuses, de ces distributions de pain à moitié prix, destinées à porter le trouble dans le peuple et à en armer, et vous dénoncera dénominativement ceux qUi ne craignent pas de se montrer et de paraître les auteurs de ces manœuvres et les chefs de cette faction... »

Murinais (3), Malouet, et d’autres membres de la droite s’agitèrent fort pour interrompre le discours de Barnave. Malouet parla ensuite : « Je demande, dit-il, que la liberté, que la sûreté publiques et individuelles ne soient pas impunément outragées dans cette tribune... Je demande (jue la dénonciation (jui a été faite soit consignée dans le procès-verbal... Je demande que l’Assemblée nous indique un tribunal... Je demande que le préopinant déploie sa dénonciation sur le bureau... »

Murinais s’éleva contre le « membre qui a appelé le coutelas des assassins sur la tète des hommes honnêtes. » Il dénonça la société des Jacobins. Et Malouet, dans le même sens, demanda « comment faire cesser les désordres dont gémissent les bons citoyens, tant qu’il régnera sur la France un club dominateur » ? Il dénonça, lui aussi, le club des Jacobins.

(1) .loufiialulc la Société dcfi Aml.s de la ConslUiUiun munarchique, t. 1, n" 8, p. 64.

(2) Rapport de VoldcI, dU 26 octobre 1790.

(.3) Nous citons, plus bas, IR sâlou alistocratiqui’ de madauic de Murinais. (Voir plus bas, Salons, etc.)