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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

La Rocambole des Journaux ou Histoire aristo-capucino-comique de la Révolution, rédigée par Dom Regius antijacobinus et Ce, inscrivait au frontispice de son cinquième numéro :

« Une Foi, une Loi, un Roi. »

Une feuille qui n’eut que quatre numéros, parus en 1790, était intitulée : Affiches de V Aristocratie ^ ou Journal Aristocratique.

L Anti-Marat (1/91) était l’œuvre d’une société de gens de lettres royalistes. Le Gontre-révolutio7inaire justifiait son titre ; le Contre-poison des Jacobins était signé par Moreau et Jardin. Du Rosoy, dans sa Gazette de Paris, commencée le 3 novembre 1789, terminée le 10 août 1792, faisait une guerre perpétuelle au nouvel ordre de choses, et, en mai 1792, Royou, dans son Ami du Roi, annonçait comme certaine la résurrection de l’ancien régime. Les Actes des Apôtres appelaient la guillotine « la Mirabelle », par allusion au grand orateur. Dans le Journal de la Cour et de la Ville (Petit Gauthier), Gauthier osait écrire, en 1792 :

« Qu’attendez-vous ? Faut-il que le sang ruisselle de toutes parts ? Ne perdez pas de tem[)S, mettez double charge dans vos fusils, faites marcher vos canons ! Volez à l’affreux repaire des Jacobins, et exterminez-les tous jusqu’au dernier (1) ! » Bien d’autres organes du monarchisme ont laissé des traces, généralement incomplètes, dans les bibliothèques et dans les archives, pour l’époque révolutionnaire. Nous n’avons dû indiquer ici que les plus essentiels, afin de ne pas multiplier inutilement les titres des journaux n’ayant fait que paraître et disparaître, les titres de brochures passées inaperçues, dont l’énumération sortirait de notre plan.

Qu’il nous suffise des citations précédentes. Elles caractérisent l’esprit des hommes d’opposition au progrès révolutionnaire, depuis 1789 jusqu’à la fin de 1792, c’est-à-dire dans la première période de réaction, pendant laquelle les Feuillants et les modérés de toutes nuances mêlaient souvent leur voix à celle des royalistes, en ne voulant pas aller plus loin que la Constitution de 171)1, en demeurant simplement Co ?25/ ?^z^tionnels, ou libéraux ayant le Roi à leur tête. (1) Le Journal général de la Cour et de la Ville parut du 13 septembre 1789 au 10 août 1792.