Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

séances : la fermentation ne fut point calmée par votre arrêté ; les journalistes aux gages de nos ennemis continuèrent à nous attaquer. Nous méprisâmes des traits aussi faibles, et nous tînmes une séance dans la salle du Vaux-Aal [sic) d’été. Cette séance ne fut point troublée ; il ne s’y passa rien de contraire à Tordre public ni au respect dû à la loi ; cependant, elle excita de nouvelles alarmes chez nos ennemis. Nous fûmes dénoncés aux Jacobins ; nous le fûmes par eux devant toute la France, nous le fûmes devant l’Assemblée nationale par un Jacobin (M. Barnave), nous le fûmes devant vous par quelques sections influencées par les Jacobins.

« Notre marche fut simple : nous méprisâmes la dénonciation faite aux Jacobins ; nous opposâmes la vérité et un démenti formel à la dénonciation qu’ils avoient envoyée dans tous les départemens ; et ce rapprochement leur arracha bientôt la plus lâche des rétractations ; nous opposâmes le même démenti à M. Barnave, avec une offre de nous justifier ; et son silence nous en évita la peine ; nous vous adressâmes toutes les pièces qui établissoient noire défense, et nous vous priâmes de vouloir bien, par un jugement authentique et motivé, mettre fin à la plus injuste des persécutions et fixer l’opinion publique.

« Nous ignorons encore ce qu’ont pu vous dire nos délateurs : nous savons que par une lettre du 1 1 février, M. le procureur-syndic les pressa de fournir leurs preuves. Vous savez combien nous avons désiré et demandé votre jugement. Vous aviez prononcé un véritable ajournement, et votre arrêté nous donne acte de la déclaration que nousvousavons faite de suspendre nosséances jusqu’au jugement définitif. Certes, nous ne devions pas nous attendre que cette déclaration pût devenir un moyen de nous priver de l’exercice de nos droits, et de rendre indéfini un ajournement qui ne pouvoit être que très prochain. « Pendant que nous attendions votre jugement, vous vous rappeliez combien de persécutions furent dirigées contre nous, et surtout contre l’un de nos commissaires, à l’occasion de la distribution du pain dont nous avions changé le mode, sur laquelle nous avions consulté votre département de police, de laquelle nous avions prié successivement et vous et les sections de vouloir bien se charger. « Une affiche insidieuse de la section de la Croix-Rouge excita la plus dangereuse fermentation, exposa les propriétés et peut-être la personne de ce commissaire ; et cet incident n’étoit peut-être pas une des moindres raisons dont vous voyiez que l’opinion publique avait besoin.

« Pendant que nous attendions ce jugement avec respect, la section