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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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Le Patriote français fit un compte rendu très succinct d’une des séances. Il annonça :

, « Les Feuillans continuent de s’assembler. Dans une des dernières séances, M. Dandré a beaucoup déclamé contre les accaparemens ; M. Chapelier a loïiguement prêché contre la fureur du jeu ; M. Bar^ navc s’est profondément étendu contre l’intrigue. — La séance était publique (1). » Dandré, votant avec les patriotes, ménageait la droite. On l’appelait « le couteau à deux tranchants >>. Il se plaisait à parler contre les clubs et les clubistes ; les journaux avancés le traitaient d’intrigant.

Le 25 décembre, le, Patriote Français imprima : .<( Hier il y eut grand tumulte (au Club des Feuillants) ; on appela gardes nationales, commissaires ; on verbalisa. Les observateurs croyent que ces Jjraves modérés ont eu la méchanceté de se faire lapider, pour calomnier les Jacobins. Stanislas Clermont (Tonnerre) leur auroit-il légué sa tacti(]ue (2) ? » Assurément, la tranquillité publique était compromise, il convenaît d aviser.

IX

A une séance «extraordinaire de l’Assemblée législative, ce qui se passait aux Feuillants émut beaucoup de députés. Quelques-uns lâchèrent d’obtenir un décret contre les Sociétés, en défendant aux membres de l’Assemblée d’y assister. Cette tentative ne réussit })as. Le Moniteur universel rend ainsi compte de la séance (3) : « Présidence de M. François de Neufahâteau. « M... — J’annonce à l’Assemblée qu’il y a du trouble aux Feuillants. Je demande qu’on y envoyé des commissaires de la salle pour savoir ce qui s’y passe. (On murmure.)

« M. CiiÉRON. — Je demande, moi, qu’on passe à l’ordre du jour. «M. MoNTEAU. ^- Je prends la parole pour dénoncer un fait qui Vient de m’arriver. En passant près des Feuillans, la sentinelle m’a demandé ma carte. J’ai montré celle de député. La sentinelle m’a dit que sa consigne ne lui permettait pas de laisser entrer avec celle (1) Patriote français, u" 861, 19 décembre 1791. - (2) Patriote français, u° 867, 25 décembre 1791. (8) Moniteur universel, séance extraordinaire du lundi soir, 26 décembre 1791 ;