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CLUB DE LA RÉUNIOIN

Fondé en 1792.

Les Girondins fondèrent, en 1792, le Club de la Réunion, qui tint ses séances à huis-clos, et se plaça en dehors du Club des Jacobins, dont quelques membres, probablement Henri-Maximin Isnard, vinrent s’affîlier à ce petit groupe.

Le Club de la Réunion « se prêta aux événements du 20 juin 1792, que les Jacobins n’approuvaient pas, parce qu’ils ne les considéraient que comme une mesure partielle (1) », et parce qu’ils voulaient un mouvement général contre la royauté. Chabot en fit partie, pour tirer des explications de Brissot, disait-il. Dans la soirée du 30 juillet, on vint apprendre aux membres du Club de la Réunion que Robespierre avait prononcé un grand discours aux Jacobins, et l’on en rendit compte. Ce discours faisait allusion à la conduite de Brissot et de ses amis, aux ambitions de la Gironde. L’impression en avait été ordonnée (2). Aussitôt Isnard prit la parole, s’engagea, par une sorte de serment, à dénoncer Robespierre et Ânthoine, et à faire tout le possible pour les envoyer devant la Cour d’Orléans, Haute-Cour instituée par la Constitution de 1791.

Brissot parla ensuite, plus vivement encore, en appuyant cette motion. Il renchérit sur cet engagement et cette menace. Le député Dubois de Bellegarde (3) assistait à la séance. Il se leva, protesta, déchira sa carte d’entrée, et déclara qu’il ne reviendrait plus dans cette Société.

(1) Projet de circulaire du Comité de correspondance à toutes les Sociétés affiliées, lu aux Jacobins le 14 octobre 1792. (2) Il parut dans le n" II du Défenseur de la Constitution, p. 518 à 548. (3) Tout porte à croire que ce député appartenait au Club des Feuillants. (Voir ce club.)