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III


FIER-À-BRAS L’ARAIGNOIRE


Le bizarre personnage qui avait semblé applaudir à la chute de messire Aubry ne montrait encore que sa tête. Sa tête seule était assez remarquable pour mériter une description particulière.

Il faut se figurer une boule parfaitement ronde dans laquelle on aurait sculpté mollement un visage, suivant les règles élémentaires et naïves qui servent aux enfants pour dessiner sur leurs ccrfs-volants monsieur le Soleil ou madame la Lune. Le nez ne saillait point. La bouche était une fente droite. Les yeux, à fleur de crâne, ressemblaient aux deux moitiés d’une fève. Les sourcils, fauves et très touffus, étaient plantés sur le front.

De nos jours, quand une maison se bâtit et que les murailles encore humides étalent au soleil la splendeur sans tache de leur plâtre tout neuf, Panotet, gamin de Paris, vient avec un charbon. La blanche robe de l’édifice adolescent a une tache. Panotet, ami des arts, trace un profil caricatural et muni d’une pipe sous lequel il écrit le nom d’un ennemi qu’il a, et puis il s’en va, légér de cœur, à ses affaires.

Cet étrange visage qui se montrait dans la haie de houx, ressemblait aux œuvres de Panotet. Seulement, le personnage