Page:Abadie - L’Angelus des sentes, 1901.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 95 —



Eux chantaient : « Verse-nous ta flamme cadencée
Toi qui portes la grâce et la bonté du juste !
Ton luth, bénissant l’homme et son labeur auguste,
Épand le vin de vie en lyrique rosée.

Ton âme pure, aux sons des chants, ruisselle toute,
Tu vêts d’harmonieux rayons tous les vouloirs,
En toi le sang des terres bat ! Et l’on t’écoute
Ainsi qu’on prie à l’heure où naissent les grands soirs.

Ivre d’amour, ton luth disperse au vent humain
Comme un vin de lueurs les semences croyantes,
Tu domines le monde ! Et les mers flamboyantes
Ont soufflé des éclairs d’épopée dans tes mains.