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Et chaque feuillage qui tremble
Enlace un ciel d’anges berceurs
Tant l’heure est apaisante ! Il semble
Que sur les thyms et sur les trembles
Il pleuve des pleurs de douceur.

Comme les muses de l’été
Ceintes de violettes noires,
Dans les soirs sacrés de clarté
Nous tendons la seule beauté
Que les poètes devraient boire.

La forêt, d’un geste étoileur,
Pour qu’un rythme amoureux endorme
Le dieu qui veille au cœur des ormes,
Dans un vaste ouragan de fleurs,
Défait sa chevelure énorme.