Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/74

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regarde cette pauvre religieuse comme une innocente victime, immolée à la rage d’un furieux, et je ne fais point de différence entre elle et les onze mille vierges.

Angélique. — Tu as raison, car on dit que celles-ci furent égorgées pour n’avoir pas voulu satisfaire la passion d’un homme, et celle-là n’a été outragée que par la même raison. Comme il n’y a point d’animal au monde plus luxurieux qu’un moine, il n’en est point aussi de plus malin et de plus vindicatif lorsqu’on méprise son ardeur. J’ai lu sur ce sujet une histoire d’un maudit capucin, dans un livre qui avait pour titre le Bouc en chaleur. Mais, à propos, dis-moi un peu quels sont les livres que tu as reçus pendant ma retraite ?

Agnès. — Très volontiers ; il y en a d’assez plaisants. En voici le catalogue :

La Chasteté féconde, nouvelle curieuse.

Le Passe-partout des Jésuites, pièce galante.

La Prison éclairée, ou l’Ouverture du petit guichet, le tout en figures.

Le Journalier des Feuillantines.

Les Prouesses des chevaliers de Saint-Laurent.

Règles et statuts de l’Abbaye de Cogne-au-fond.

Recueil des remèdes contre l’embonpoint dangereux, composé pour la commodité des dames religieuses de Saint-George.

L’Extrême-Onction de la Virginité mourante.