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DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

telles que gardienne, contrôleuse, directrice, assaisonneuse (etc.). Le Dedjazmatch désigne parmi les cuisinières une femme qui a la fonction de lui laver les pieds lorsqu’il descend de cheval ou lorsqu’il remonte sur son alga après une sortie à pied. Il choisit aussi une femme chargée du soin de tresser sa coiffure. Les femmes qui composent ces différents services suivent l’armée à pied et portent elles-mêmes leurs ustensiles ou les font porter par des apprenties qu’elles engagent pour leur compte. On donne ordinairement une mule de selle à la maîtresse des cuisinières et à celle des fabriquantes d’hydromel. Toutes ces femmes reçoivent des rations par les soins du Biarque, auprès duquel elles campent. Selon leurs attributions, elles ont droit à certains morceaux de viande par chaque bête abattue ; les porteuses d’hydromel entre autres ont droit à l’épaule. Celles-ci doivent apporter l’eau pour la boisson des chevaux et enlever le fumier de leurs loges ; en campagne, elles sont chargées de la mouture des grains et elles prélèvent un droit sur la farine ; elles ont droit aussi à la cire qu’on retire de la fabrication de l’hydromel. Quand l’armée n’est pas en campagne, elles sont chargées de la filature du coton qui sert à la confection des toges. Les cuisinières fournissent l’eau pour la boisson des mules de selle et enlèvent le fumier de leurs loges. Les boulangères concourent à la mouture, doivent porter leur levain, leur pâte et leurs fours, mais reçoivent la farine de la main des sommiers ; de même que les cuisinières et les brasseuses, elles ont parmi elles une section de femmes chargées de ramasser les broutilles et de faire les fagots.

En temps prospère, ces femmes réunies peuvent être au nombre de deux à trois cents ; une campagne laborieuse ou des marches longues et rapides les ré-