Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/162

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il aspiroit à la gloire de paroître bon Cocher. Certainement rien n’est si no- | ble dans l’homme que l’homme. C’est | se mépriser soy-même en quelque sor

, .que de vouloir se faire principalement valoir par les avantages, qui font la différence des conditions & la distinction des personnes dans la societé, puis que c’est renoncer à ce qu’il y a en efset de plus estimable en foy. II faut renverser ici les voyes de l’orgueil, comme l’orgueil semble vouloir renverser les voyes de la Providence ; il faut que les avantages exterieurs soient une occasion de rendre à Dieu ses hommages, & non pas une occasion de luy dérober ce qui luy apartient.

Les hommes qui peuvent se faire estimer par dessus les autres ne considèrent guere ces choses : mais quand la fortune, comme ils parlent, ou finjustice des hommes les a dépouillés de ces avantages, la nature ne leur manque point, & ne sentant plus cette grandeur imaginee qui leur venoit du dehors, ils sentent toujours leur grandeur naturelle, dont JTeftèt legitime devroit être, de

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