Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/220

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affectionne ses raisons, les considerant avec plaisir, se les remettant souvent, ôc les regardant du bon côté, vient insensiblement à prendre le degré de son aplication pour le degré de leur évidence, & alors elle les reçoit comme des maximes certaines, elle en fait des préjugés, qui étant faux, & supposés constamment comme veritables, deviennent pour elle une source éternelle Fillusion & dégagement, Ajoutés à cela que quand dans une affaire nous nous sommes préoccupés à nôtre avantage contre quelqu’un ; la haine que Nousavons pour fa prétention ; nous fait condamner toutes ses raisons & toutes celles qui ont du raport avec celles qu’il a em

{>loyees pour désendre fa cause, comme ’on voit que la haine que nous avons conçue contre un homme qui est nôtre ennemi, nous sera haïr une personne indifferente, si elle a quelques traits de conformité avec luy ; & je laisse à penser quelle influence ces préjugés ont ensuite sur nos affections & sur nôtré conduite. Mais pour revenir à nos distractions