Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/252

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tendes par ce dernier l’amour de pure amitié, qui a pour objet la pers ection connue & rien que cela, je répons que cet amour ne peut se comparer avec l’amour de nous mêmes, qui cil d’une autre nature, puis que comme je \’ay déja dit, nous ne nous aymons point

}>ar raison : mais par sentiment, & que e plaisir corporel ou spirituel nous interesse naturellement à nous aymer nous mêmes, avant même que nous soyons capables de reflexion. Que si par l’amour que nous devons avoir pour Dieu, vous entendes l’amour d’interêt qui s’attache à luy comme à nôtre Souverain bien, vous ne vous appercevés pas que vous opposés une chose à elle même, puis que s’aymer soyBiême & aymer son Souverain bien se confondent ensemble, que ce ne font pas là deux amours : mais un seul amour consideré en deux manieres, (avoir par ïaport à son principe & à son objet.

II paroit donc que le mal n’est pas en ce que nous nous aymons trop, puis que nous pouvons nous aymer tant que nous voudrons, qnand nous nous

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