Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/267

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ne manque jamais de produire une sorte de reconnoissance dans nôtre cœur, qui s’efface peu à peu avec le souvenir de.la grâce que nous avons receue, parce que le cœur a quelque repugnan-r ce àpenser souvent aux choses qui nous mettent dans la dépendance ; il n’en est pas de même des graces que nous avons faites aux autres, comme elles nous donnent quelques droits sur leur zele, leur amitié & leur reconnoissance, qu’elles nous soumettent les autres en un mot ; nous y pensons avec plaisir. Ce qut fait que nous avons beaucoup plus de penchant à aymer ceux qui nous sont redevables, que ceux auxquels nous le sommes nous-mêmes. Ceux qui croyent trouver le moyen de s’insinuer dans la faveur des Grans en les obligeant, se trompent assés souvent dans la pensée qu’ils ont là dessus. Car il est certain que le moyen d’en être aymé n’est pas de faire ensorte qu’ils vous ayent de l’obligation ; mais de faire ensorte que vous leur en ayés vous mêmes. Leur orgueil, qui croît par les complaisances que les autres hommes L ont