Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cession, & non des richesses aquises par un grand travail, que la terre est pour elles trés secoiide, qu’elles ne manquent point d’habits qui leur font convenables & faits par la main de la nature, que la force, la santé & le sommeil ne leur manquent point, que leur simplicité est prudente, & qu’encore qu’elles ne paroissent pas capables de reflexion, on les voit trés habiles & trés sages dans la sphère des ’objets qu’elles doivent connòître pour leur interêt, c’est à dire pour leur propagation ou pour leur conservation, que leur vie est douce & tranquille, qu’elles vivent far)s chagrin & sans inquietude, que leurs voluptés ne sont point mefiées de soupçons & de jalousie, que les procès rie les tourmentent gueres j & ce qui est plus considerable qu’elles font contentes de leur état, & qu’elles ne desirent, ni ne craignent la mort. Les bestes jouissent donc à peu prés du bonheur que l’on nous represente comme le plus parfait de tous. He! quoy doric est-ce pour nous un si grand malheur de naître capables de raison, quela quáM 7 Uté