Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/310

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A considérer ces actions sous leur forme naturelle, elles ont une bassesse qui rebute nôtre orgueil, laquelle consiste dans la conformité vile & abjecte qu’elles nous font avoir avec les autres animaux. Que faloit il faire pour les élever & pour les rendre dignes de Thomiste ? il faloit les spiritualiser, les donflër pour objet à la delicatesse de l’esprit, en faire une matiere de beaux sentimens, inventer là dessus des jeux Fimagination, les tourner agreablement par l’éloquence & par la poésie ; & enfin occuper éternellement toutes les facultés & toutes les lumieres de l’ame ráisonable à faire entrer agreablement dans une ame orgueilleuse des plaisirs que goûtoit un corps voluptueux. Je parle ici selon le préjugé du vulgaire ; car le corps en foy n’a point de sentiment. C’est pour cela que l’amour propre a encore attaché de l’estime aux plus honteux abaissemens de la nature humaine. L’orgueil & la volupté font deux passions qui bien qu’elles viennent d’une même source -, qui est l’amour propre, ne laissent pourtant point d’a

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