Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/317

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une idée agreable &flateuse, parce que voyons ce qu’ils ont de brillant, & que nous ne pouvons voir toutes les peines qui les accompagnent. De forte que l’idée de nôtre état, & l’idée de l’état des autres hommes ; les images agreables du passé, mille esperances qui ont pour objet certain les incertitudes de l’avenir frapant nôtre esprit incessamment, au lieu que les maux de l’avenir ne se font sentir que de temps en temps, il ne faut pas s’étonner si l’ame s’enyvre, & si mille experiences ne peuvent la faire revenir de ses illusions. : Cet aveuglement va jusqu’à oser regarder quelque-fois cette felicité de chair & de sang comme ayant des fondemens assurés. Nous avons une preuve de cette verité dans le langage de cet homme que le fils de Dieu represente comme se repaissant des idées certaines d’un bonheur qui devoitluy être bientôc ravi. Mon ame, disoit-il, mange & bois, fais bonne chere. Nom avons des biens amajfës pour plusieurs années. C’est ainsi qu’il parle lors qu’il entend une voix terrible qui luy dit. Insensé ton ame te c.. N 3 sera