Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/321

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ràine, & ne la sentant presque plus, trouva le moyen de luy donner un ait de nouveauté par la singularité de ses goûts & la bizarrerie de ses caprices. Caligula dans fa folie avoit le plaisir de voir par là combien les autres hommes luy étoient soiìmis.

Enfin l’amour propre qui sembleroit devoir être desabusé de l’idée excessive qu’il a conceu des biens temporels, lors qu’il voit le vuide qu’ils laissent dans nôtre cœur, se fait encore illusion à cet égard. Car voyant qu’il ne peut être heureux par cette mesure de biens temporels qu’il a aquis, il se préoccupe de la pensée qu’il trouvera dans la quantité, le bonheur qu’il ne trouve point dans la qualité de ces avantages. Ainsi un homme riche qui devroit se desabuser de la vanité des richesses par lexperience qu’il en fait, se persuade qu’il sera heureux, lors qu’il sera plus riche qu’il n’est A présent ; & comme les degrés de la prosperité temporelle ne sont point limités, il ne faut pas s’étonner si dans quelque état qu’il se trouve, il forme toujours de nouveaux desirs. ; . .^N.f., ; . :: !....«*