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connoître Soy-meme.

La Morale même du Portique la plus pure & la plus sublime de toutes, comme l’on s’est imaginé ; n’a pas esté exempte de défaut. Elle a pû élever l’homme : mais elle n’a sceu l’humilier. On peut dire de tous ces Philosophes ce qui a esté dit de quelqu’un qui meprisoit la vanité des autres avec trop d’ostentation. Ils fouloient l’orgueil avec un plus grand orgueil encore. Ils reconnoissoient les défauts de la nature humaine, pour avoir occasion d’encenser a leur propre Sagesse, qui les en avoit affranchis ; & renonçant a vivre comme les autres hommes, ils osoient se préferer au plus grand de leurs Dieux.

La Morale qui naît de la Revelation du Vieux & du Nouveau Testament, a des caracteres tout opposés à ceux que nous venons de remarquer. Elle a des principes certains. Elle suit la lumière de la verité. Elle est soûtenue par des motifs tres puissans & par des exemples parfaits. Elle considere l’homme comme venant de Dieu, retournant à Dieu, & n’ayant pas moins qu’une eternité en veüe. Elle releve