Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ces de gloire, quoy qu’en eux-mêmes & separés de l’uiàge que les hommes en font, ils ne meritent ni estime ni louange ; mais il faut ajoûter à cela que l’homme se fait fort souvent valoir pac des endroits, qui le rendent ridicule.

Je ne veux pas seulement parler ici ïïe ceux, qui affectent d’avoir des qualités qu’ils n’ont pas, quoy que ce soit cela, qui fait proprement ce qu’on apelle des gens ridicules, ou des originaux : les hommes donnent cette qualité à qui bon leur semble, & rient aux depens de qui il leur plait : peut-être que s’il y avoit un ordre de creatures raisonnables exemptes de nos défauts ils trouveroient que le ridicule de la nature humaine n’est point si borné que nous nous imaginons. L’homme consideré dans ses persections naturelles, est assurement un ouvrage de Dieu trés digne d’admiration : mais c’est parce qu’il est admirable en un sens, & qu’il se trouve ridicule en un autre ; Y a-t-il rien par exemple de plus mal assorti avec nôtre dignité naturelle, que la vanité qui a pour objet le luxe des habits, (^7 &