Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/406

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sens conter Je plaisir qu’on prend à la conservation des personnes, qui agistent ou qui parlent par ce motif, mais quelquefois auflì cette vanité devient desagreable & fatiguante... . . ; . j P où vient habitude qu’on a pris de contredire dans la conversation, si ce n’est d’une envie secrete qu’on a de persuader qu’on a plus de lumiere que les autres, & qu’on entend mieux qu’eux les choses dont on parle, ou du moins d’une forte persuasion qu’on en a soymême. On contredit ceux qui prenent ^ascendant dans la conversation plus volontiers que les autres, parce que par orgueil on ne peut souffrir l’orgueil de ceux qui se croyent plus éclairés que les autres. On contredira plus volontiers dans une compagnie nombreuse, où l’on a plusieurs témoins de ce qu’on dit, que lors qu’on est tête à tête avec une personne, avec laquelle on ne peut entrer en contestation sans desavantage, parce qu’elle seroit juge & partie en même temps. Et il arrive auflì qu’on contredit, quand on n’a pas grand chose à dire, car quand on ne peut témoigi . Jt ner