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L’Art de se

a de plus beau & de plus parfait au monde, sorte du fond de nötre propre nature, & ne soit point different de nous mêmes. On en peut inserer en second lieu, que Ie bonheur ou la misere de l’homme n’est point au pouvoir de cet amas de choses corporelles, qui nous environnent, qui par elles-mêmes sont incapables de nous faire bien ni mal, mais en la puissance de l’Estre Supreme, qui a voulu attacher nôtre joye ou nôtre tristesse à des choses si éloignées de nôtre nature & de nos perfections, afin que ce fût là Ie caractere & Ie sceau de nôtre dépendance à son égard. Il est aisé de voir par Ià en troisieme lieu, que l’allarme que nous avons prise des révolutions du temps, qui triomphe de toutes choses, & que nous croyons qui dêut aussi nous emporter, n’estoit pas bien fondée. Car nous voyons bien que Ie temps consume & nôtre corps & les corps qui nous environnent : mais nous ne voyons pas qu’il emporte Ie fond de Ia pensée, cet esprit qui anime nôtre corps, & qui semble même, pour ainsi dire, étre