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ples, à qui certainement Dieu a donné la loy naturelle comme aux autres, qui n’ont jamais ouï parier de la délivrance Israëlites par Ie ministere de Moïse, & qui par conséquent n’ont pû y trouver un emblême de leur déilivrance spirituelle.

2. Les Israëlites étant dans un désert, où ils ne pouvoient boire que de l’eau ni manger que de la manne, ils n’avoient pas besoin d’enseignement ni de précepte qui les portât à la sobrieté, en leur faisant fuïr l’yvrognerie & les excès de la bonne chere. C’est la seule raison que l’on peut donner de ce que le Legislateur dans le Decalogue n’a point défendu cette espéce d’intemperance, laquelle a toûjours passé pour un vice très capital.

3. Les Cananéens qui avoient attiré la colere de Dieu par leur idolâterie, & qui portoient la peine de leurs propres péchés, ne laissoient pas de paroître maudits exterieurément & interpretativement, comme l’on parle dans l’école, à l’occasion du crime de Cam, qui découvrit la honte de son Pere & fut