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EXTRAITS DES RÈGLES DU MONASTÈRE DU PARACLET. 379

sacrilège, revenir à ses engagements, et poursuivre ce qu’elle a commencé dans le saint ministère. En elîct, si nous souffrons qu’on prête à sa guiso des vœux qu’on n’observe pas, toute la règle ecclésiastique sera troublée ; c’en est fait de la consistance des principes de la foi catholique, de l’observation des saints canons. A-t-il profité à Simon le Magicien de recevoir un faux bap- tême et de prêter un faux serment de fidélité au christianisme ? L’Apôtre a dé» couvert sa fraude et lui a prononcé son sort : « Que ta pénitence, lui a-t-il dit, soit dans la damnation ; car ton cœur n’est pas droit devant le Seigneur. Fais donepénitence sur ta perversité, et demande à Dieu de te pardonner les mauvaises pensées de ton cœur, car je te vois dans le fiel de l’amertume et dans les chaînes de l’iniquité. » Nous pensons donc que les veuves qui se sont ainsi rendues coupables doivent, sauf résipiscence, être frappées du glaive spirituel. Il n’est pas permis de mentir à l’Esprit-Saint. Ànanias et Séphira ont menti, et ils ont péri.

Extrait du concile d’Arles, chap. vu. — H faut que tout le monde sache que les corps de femme consacrées à Dieu par des vœux spontanés et parles- paroles d’un prêtre sont des temples voués à Dieu, ainsi que l’établissent les témoignages des saintes Écritures ; que conséquemment ceux qui leur fout violence sont des sacrilèges et, suivant les paroles de l’Apôtre, des fils de perdition.

Conseil de lApôtre. — « Recommandez, dit-il, que les veuves soient irréprochables. II faut choisir une veuve qui n’ait pas moins de quarante ans, qui ait fait ses preuves dans les bonnes œuvres, élevé des enfants… » Et ailleurs : « Évitez les veuves trop jeunes ; c’est après qu’elles se sont aban- données à tous les désordres de la passion qu’elles veulent épouser le Christ ; elles portent avec elles la damnation, parce qu’elles ont manqué à leur pre- mier serment ; et, dans leurs habitudes d’oisiveté, elles disent ce qu’il ne faut pas. Je veux donc que les jeunes veuves se marient, qu’elles mettent au monde des enfants, qu’elles soient de respectables mères de famille et ne donnent aucune part à la médisance. Car il en est plus d’une qui est retour- née à Satan. »

Extrait du concile de Mayence, chap. xni. — Nous pensons que les abbesses doivent vivre en bonne harmonie et conformément aux règles de la justice avec les sœurs. Celles qui ont fait vœu suivant la règle de saint Benoit, doivent vivre isolément. Mais celles qui vivent canoniquement doi- vent se surveiller avec un soin scrupuleux et sans défaillance, rester dans leurs cloîtres, ne jamais se produire au dehors. 11 faut que les abbesses elles- mêmes demeurent dans les couvents et ne sortent pas sans la permission, sans l’avis de leur évèqiic.

Extrait du concile de Mayence, chap. xxvi. — L’abbesse ne doit jamais sortir du monastère qu’avec la permission de son évoque. Se produit-elle au dehors, elle doit avoir grand soin des sœurs qu’elle mène avec elle, en sorte qu’il ne leur soit donné aucune occasion de pécher.