Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/199

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C’est le plus répandu de tous les métaux, après le fer, qui colore nos champs et nos rochers, le sang de l’homme et la feuille du chêne, mais il est tellement disséminé et réduit en fractions si minimes que le produit de l’extraction ne paye pas souvent la main-d’œuvre.

Cependant, direz-vous, il y a des contrées où l’on a qu’à se baisser pour le prendre. L’Australie ! la Californie ! Les richesses du nouveau monde ne seraient-elles qu’un vain mot ?

Non. Le nouveau monde a fourni une masse d’or considérable, puisque tout le métal extrait de ses mines depuis Christophe Colomb jusqu’à l’année dernière, remplirait presque un salon de 7 mètres carrés sur 5 de haut[1]. Mais ce résultat, qui ne vous paraît peut-être pas assez imposant, est le prix d’un labeur incalculable. Vous avez entendu dire qu’en tel pays les grains d’or charriés par les ruisseaux et les torrents pesaient infiniment plus que les paillettes du Rhin. C’est vrai. On vous conte que tel jour, en tel lieu, un pionnier a rencontré par hasard une pépite qui était une fortune : d’accord. Il y a un peu plus d’aventure, un peu moins d’industrie proprement dite dans la poursuite de l’or que dans l’exploitation

  1. Michel Chevalier, la Monnaie, 2e édit., page 561.