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ALSACE.

cours dans une brasserie, comme un journal de Paris l’a conté sans mauvaise intention, je n’étais même entré dans aucune brasserie.

Ai-je besoin de réfuter l’invention beaucoup moins innocente du Times, qui m’accuse d’avoir assassiné un soldat allemand sur les bords de la Sarre ? Le Times a grand tort de se faire plus Prussien que M. de Bismarck ; il a tort de publier sans contrôle des récits qui se contredisent eux-mêmes. Si j’avais, comme il le raconte, suivi l’état-major du maréchal de Mac-Mahon, je n’aurais pas campé sur les bords de la Sarre ; l’itinéraire du vaillant maréchal est bien connu. J’ai passé quelques jours devant la Sarre, mais avec le corps de M. de Failly, et les honnêtes gens de toute profession qui se trouvaient autour de moi, officiers, écrivains, bourgeois de Sarreguemines, savent bien que je n’ai touché aucune arme, sinon ma plume.

Le Times affirme que, non content de commettre un crime qui répugne à tout homme civilisé, j’ai publié ce misérable exploit et je m’en suis fait gloire ; je regrette vraiment, pour le Times, qu’il n’ait pas pris la peine de feuilleter la collection du Soir, où tous mes récits de la guerre ont paru. Il aurait vu que cette calomnie, indigne de figurer dans le plus grand journal de l’Europe, est l’invention gratuite de quelque prussophile enragé.