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ALSACE.

maintiendrons fermement, jusqu’au dernier jour, les seuls droits que nous n’ayons pas perdus. Il faut payer l’impôt à l’ennemi, tolérer sa présence dans nos rues et jusque dans nos logis, obéir à des lois qui ne sont ni françaises ni modernes, reconnaître l’autorité de personnages antipathiques, céder à la force, éviter à tout prix les querelles : nous subissons avec dignité ces tristes conditions que la France nous a faites, et nous trouvons encore une consolation amère à penser que tous nos malheurs ont payé sa délivrance. Mais quant à donner aux vainqueurs ce qui n’est pas strictement dû, quant à faire pour eux une action, une démarche, un geste qui ne soit pas exigible, non, voilà ce qu’on n’obtiendra jamais de nous.

« Il n’y a pas de loi. Dieu merci, qui nous commande d’accepter les fonctions, les honneurs et les salaires publics de l’ennemi, de prêter serment à son prince, de porter ses livrées. Aussi non-seulement refusons-nous avec dédain tout ce qu’il lui plaît de nous offrir, mais traitons-nous en renégats les très-rares individus qui, par ambition ou par vanité, descendent à son service.

« Le traité n’a pas dit que les annexés salueraient les autorités allemandes, qu’ils échangeraient des visites avec les Allemands, qu’ils recevraient les Allemands dans leurs cercles et dans