Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/98

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que je conseillerais de recevoir les coups sans les rendre. Si le préfet, le sous-préfet et le maire font mine de vous traiter en esclave, et Molinchart en pays conquis, défendez-vous, morbleu ! et usez de toutes les armes permises par la loi. Vous trouverez à Paris des manuels électoraux, des consultations, une collection de jugements et d’arrêts instructifs, tout un arsenal à l’usage dès guerres électorales. Opposez liste à liste et politique à politique, si le malheur veut que la politique vienne gâter les affaires de Molinchart. Distribuez vos bulletins vous-même, s’il le faut ; arrivez à la mairie avec les premiers occupants, surveillez le scrutin, passez la nuit devant l’hôtel de ville si le vote doit durer deux jours, assistez au dépouillement avec tous vos amis, contrôlez les additions, prenez acte des illégalités s’il s’en commet contre vous ou les vôtres ; protestez par-devant le conseil de préfecture, s’il y a lieu, et pourvoyez-vous en conseil d’État si la justice préfectorale a donné gain de cause à ses agents, selon l’usage. Un homme ne doit pas se laisser opprimer par un autre. Attaquez ceux qui vous attaquent et moquez-vous de ceux qui vous conseillent de tendre la joue gauche. Est-ce entendu ?

« Nous possédons en France, ou, pour parler plus juste, nous sommes possédés par un vieil état-major de bonshommes politiques qui occupent la plu-