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XII

LA GUERRE.


Le 8 septembre, Germaine, qui était condamnée sans appel, trompa les craintes de ses médecins et de ses amis : elle entra en convalescence. La fièvre qui la dévorait tomba en quelques heures, comme ces grands orages des tropiques qui déracinaient les arbres, culbutaient les maisons, ébranlaient les montagnes, et qu’un rayon de soleil arrête au milieu de leur course.

Cette heureuse révolution s’accomplit si brusquement, que don Gomez et la comtesse n’y pouvaient croire. Quoique l’homme s’accoutume plus vite au bonheur qu’à la peine, leurs cœurs restèrent quelques jours en suspens. Ils craignaient d’être dupes d’une fausse joie ; ils n’osaient pas se féliciter d’un miracle si peu attendu ; ils se demandaient si cette apparence de guérison n’était pas le suprême effort d’un être qui se cramponne à la vie, le dernier éclat d’une lampe qui s’éteint.