Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/103

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laboratoire au service de ses hôtes. Il leur offrit tout ce qu’il possédait avec une munificence qui n’était pas exempte de vanité. Pour le cas où l’emploi de l’électricité paraîtrait nécessaire, il avait une forte batterie de bouteilles de Leyde et quarante éléments de Bunsen tout neufs. M. Nibor le remercia en souriant.

« Gardez vos richesses, lui dit-il. Avec une baignoire et une chaudière d’eau bouillante nous aurons tout ce qu’il nous faut. Le colonel ne manque de rien que d’humidité. Il s’agit de lui rendre la quantité d’eau nécessaire au jeu des organes. Si vous avez un cabinet où l’on puisse amener un jet de vapeur, nous serons plus que contents. »

Tout justement M. Audret l’architecte, avait construit auprès du laboratoire une petite salle de bain, commode et claire. La célèbre machine à vapeur n’était pas loin, et sa chaudière n’avait servi, jusqu’à présent, qu’à chauffer les bains de, M. et Mme Renault.

Le colonel fut transporté dans cette pièce avec tous les égards que méritait sa fragilité. Il ne s’agissait pas de lui casser sa deuxième oreille dans la hâte du déménagement ! Léon courut allumer le feu de la chaudière, et M. Nibor le nomma chauffeur sur le champ de bataille.

Bientôt un jet de vapeur tiède pénétra dans la salle de bain, créant autour du colonel une atmosphère humide qu’on éleva par degrés, et sans se-