Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/111

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de déclarer à M. Renault père que leur visite n’avait rien d’officiel et qu’ils venaient en curieux. Ils rencontrèrent dans le corridor le sous-préfet, le maire et Gothon, qui se lamentait tout haut de voir le gouvernement prêter les mains à des sorcelleries pareilles.

Vers une heure M. Nibor fit prendre au colonel un nouveau bain prolongé, au sortir duquel le corps subit un massage plus fort et plus complet que le premier.

« Maintenant, dit le docteur, nous pouvons transporter M. Fougas au laboratoire, pour donner à sa résurrection toute la publicité désirable. Mais il conviendrait de l’habiller, et son uniforme est en lambeaux.

— Je crois, répondit le bon M. Renault, que le colonel est à peu près de ma taille ; je puis donc lui prêter des habits à moi. Fasse le ciel qu’il les use ! mais entre nous, je ne l’espère pas. »

Gothon apporta, en grommelant, ce qu’il faut pour vêtir un homme complétement nu. Mais sa mauvaise humeur ne tint pas devant la beauté du colonel :

« Pauvre monsieur ! s’écria-t-elle. C’est jeune, c’est frais, c’est blanc comme un petit poulet ! S’il ne revenait pas, ce serait grand dommage ! »

Il y avait environ quarante personnes dans le laboratoire lorsqu’on y transporta Fougas. M. Nibor,