Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/130

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— Dites donc, mamselle Gothon, vous qui lisez tous les dimanches dans un petit livre, oùs qu’il pouvait être logé, not’ colonel, du temps qu’il n’était pas de ce monde ?

— Eh ! en purgatoire, donc !

— Alors, pourquoi que vous ne lui demandez pas des nouvelles de ce fameux Baptiste, vot’ amouroux de 1837, qui s’a laissé dévaler du haut d’un toit, dont vous lui faites dire tant et tant de messes ? Ils ont dû se rencontrer par là.

— C’est peut-être bien possible.

— À moins que le Baptiste n’en soit sorti, depuis le temps que vous payez pour ça !

— Hé ben ! j’irai ce soir dans la chambre du colonel, et comme il n’est pas fier, il me dira ce qu’il en sait… Mais, Célestin, vous n’en ferez donc jamais d’autres ? Voilà encore que vous m’avez frotté mes couteaux d’entremets en argent sur la pierre à repasser ! »

Les invités arrivaient au salon, où la famille Renault s’était transportée avec M. Nibor et le colonel. On présenta successivement à Fougas le maire de la ville, le docteur Martout, maître Bonnivet, notaire, M. Audret, et trois membres de la commission parisienne ; les trois autres avaient été forcés de repartir avant le dîner. Les convives n’étaient pas des plus rassurés : leurs flancs meurtris par les premiers mouvements de Fougas leur permettaient