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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/47

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LES HOMMES.

avons ici près de cent aliénés enfermés, sans parler de ceux qui sortent en liberté ou qui sont détenus par leurs familles ; c’est un préjugé populaire que dans chaque maison noble il doit se rencontrer un fou ; nous avons des fous par amour, des fous par terreur, des fous par ambition, tandis que dans tout le royaume de Grèce on compte à peine dix aliénés !

— Quelle langue, demandai-je au docteur, parle-t-on dans vos campagnes ?

— L’italien. Le grec est notre langue nationale, mais nous l’apprenons à peine, et nos mères ne le savaient pas.

— Voilà pourquoi vous avez un hôpital de fous. » Les habitants des îles Ioniennes ont beau se passionner pour la Grèce et aspirer à une réunion qui les rendrait misérables : leur patrie est à Venise. Ils n’auront jamais cette indifférence remuante, ce flegme bruyant, cette raison ardente, qui n’appartiennent qu’au peuple grec.


IV


Le peuple grec est encore un des peuples les plus spirituels de l’Europe : il travaille facilement. ― Curiosité. ― Un maître d’école érudit et un village qui veut s’instruire.


Les Grecs ont précisément autant de passion qu’il en faut pour mettre en œuvre ce qu’ils ont d’esprit.

Ils ont de l’esprit autant que peuple du monde, et il n’est pour ainsi dire aucun travail intellectuel dont ils soient incapables. Ils comprennent vite et bien ;