Page:About - La Question romaine.djvu/101

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Enfin, les libertés municipales, qui, plus que toutes les autres, sont appréciées par les populations italiennes et répondent à leurs véritables tendances, avaient été soumises aux mesures les plus restrictives. À partir du jour où le pape Pie IX est monté sur le trône…, etc. »

Ainsi, le naguère de M. de Rayneval est une date précise. Il signifie en bon français : « avant l’élection de Pie IX, » ou encore : « jusqu’au 16 juin 1846. »

Ainsi, M. de Brosses, s’il était revenu à Rome en 1846, y aurait retrouvé, de l’aveu même de M. de Rayneval, le plus mauvais gouvernement de l’Europe.

Ainsi, le gouvernement le plus absolu, comme l’appelle M. de Tournon, s’y exerçait encore en 1846.

Jusqu’au 16 juin 1846, la catholicité a été propriétaire des quatre millions d’hectares qui composent le territoire romain, le pape en a été l’administrateur, le curateur ou le fermier, et les citoyens de l’État en ont été quoi ? Probablement les garçons de charrue.

Jusqu’à cette ère de délivrance, un despotisme routinier a privé les sujets du pape non-seulement de toute participation aux affaires, mais des libertés les plus modestes et les plus légitimes, des progrès les plus innocents, et même (je l’écris en frémissant) du recours aux lois ! La fantaisie d’un homme a réformé arbitrairement les sentences de la justice. Enfin une caste incapable et désordonnée a gaspillé les deniers publics sans en rendre compte à personne, quelquefois sans s’en rendre compte à elle-même. C’est M. de Rayneval qui le dit ; il faut le croire.