Page:About - La Question romaine.djvu/107

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Cela ne se verra jamais, parce que cela ne s’est jamais vu : nous sommes dans un pays où l’avenir est le très-humble serviteur du passé. La tradition exige absolument qu’un nouveau pape disgracie le favori de son prédécesseur, et se rende populaire par ce moyen.

Ainsi, tout secrétaire d’État est dûment averti qu’il règne dans une impasse, et qu’il rentrera dans la foule du sacré-collège le jour où son maître prendra le chemin du ciel. Il doit donc profiter du bon temps.

Il sait, de plus, qu’après sa disgrâce, personne ne lui demandera compte de ses actions, car le dernier des cardinaux est inviolable comme les douze apôtres. Il serait donc bien sot de se refuser quelque chose, tandis qu’il a le pouvoir en main.

Le moment est venu d’esquisser, en quelques pages, le portrait des deux hommes dont l’un possède et l’autre exerce la dictature sur trois millions de malheureux.