Page:About - La Question romaine.djvu/152

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psaumes dans la prison, en attendant le bourreau.

Le bourreau vient ; il en prend un ; il le tue. Le peuple est ému de compassion ; la foule pleure ; un seul cri s’échappe de toutes les bouches : pauvre garçon ! poveretto ! C’est que son crime date de dix ans ; personne ne s’en souvient plus ; lui-même l’a expié par la pénitence. Son supplice eût été d’un bon exemple s’il avait eu lieu dix ans plus tôt.

Voilà les rigueurs de la justice pénale. Je ne parle pas de ses bontés, vous ririez trop.

Ah ! si l’on touchait à l’arche sainte, si l’on tuait un prêtre, si l’on menaçait un cardinal, il n’y aurait ni asile, ni galères, ni clémence, ni délai. Il y a trente ans, la justice a découpé en morceaux, sur la place du Peuple, le prétendu meurtrier d’un prêtre. Il y a moins longtemps qu’on a décapité l’homme qui avait montré sa fourchette au cardinal Antonelli.

Il en est du brigandage comme de l’assassinat. Tout me porte à croire que la cour pontificale ne ferait pas une trop rude guerre aux voleurs de grands chemins, s’ils promettaient de respecter son argent et ses dépêches. L’arrestation de quelques voyageurs, l’enlèvement de quelques bagages et même le pillage d’une maison particulière ne sont pas des fléaux religieux ou politiques. On est sûr que les brigands n’escaladeront jamais le ciel, ni même le Vatican.

C’est pourquoi il y a encore de beaux coups à faire, surtout au delà des Apennins, dans ces provinces que l’Autriche a désarmées et qu’elle ne protège pas. Le