Page:About - La Question romaine.djvu/155

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jamais assez grandes. Sauve-toi, camarade, et prends mieux tes précautions ! »

Un autre est dévalisé au milieu du Cours, en plein minuit, comme il venait du théâtre. Il va porter sa plainte, et le magistrat lui dit sévèrement : « Monsieur, vous étiez dehors à une heure où les honnêtes gens sont tous couchés. »

Un autre est arrêté par les voleurs sur la route de Rome à Civita-Vecchia. Il donne son argent, arrive à Palo, et conte son affaire à l’employé politique. Ce galant homme, qui épluche le passe-port des étrangers jusqu’à ce qu’on lui donne vingt sous, répond au plaignant : « Que voulez-vous ? La misère est grande. »

Mais la veille des grandes fêtes, comme il ne faut pas qu’une cérémonie religieuse soit troublée par les malfaiteurs, toute la bohème de Rome est tenue de se rendre en prison. Elle y va d’elle-même, car elle traite à l’amiable avec un gouvernement paternel. Si quelque voleur de profession manquait au rendez-vous, on irait le prendre à domicile vers le milieu de la nuit. Malgré des mesures si sages, il s’égare plus d’une montre pendant la semaine sainte. Mais ne vous plaignez point à la police ; elle répondrait sans sourciller : Nous avons pris nos précautions en arrêtant tous les voleurs connus ; s’il y en a de nouveaux, tant pis !

Voici un fait qui s’est passé pendant mon séjour à Rome. Il vous montrera la douce fraternité qui unit les magistrats aux voleurs.

M. Berti, ancien secrétaire de Mgr Vardi, avait une