Page:About - La Question romaine.djvu/181

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jette violemment dans les sentiers de la dévotion, qui vont droit au ciel. Elle fait son devoir.

Ouvrez un livre de dévotion : il s’en imprime dans le pays. Voici tout justement la vie de sainte Jacinthe. Nous la trouvons sur la table à ouvrage d’une jeune fille. Une aiguille à tricoter, laissée entre deux pages, nous montre à quel endroit la lectrice s’est arrêtée ce matin.

« Chapitre V. — Elle se dépouille de toute affection naturelle pour ses parents.

« Sachant du Rédempteur lui-même qu’on ne doit pas aimer les parents plus que Dieu, et se sentant naturellement portée à chérir les siens, elle craignit qu’un tel amour, encore que naturel, s’il venait à prendre racine et à croître dans son cœur, ne pût avec le temps surpasser ou empêcher l’amour qu’elle devait à Dieu et la rendre indigne de lui. Elle prit la très-généreuse résolution de se dépouiller de toute affection pour les personnes de son sang.

« Déterminée à se vaincre dans cette courageuse résolution et à triompher de la nature elle-même qui résistait ; animée puissamment par une autre parole du Christ, qui dit que pour aller à lui il faut même détester nos parents quand l’amour que nous avons pour eux nous barre le chemin, elle s’en alla faire solennellement un grand acte de renonciation devant l’autel du Très-Saint Sacrement. Là, tombant à genoux, et embrasée d’une grande flamme de charité pour Dieu, elle lui fit l’offrande de toutes les affections naturelles de