Page:About - La Question romaine.djvu/199

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tenir tous ses droits, de séculariser le gouvernement, de proclamer l’amnistie, de promulguer le Code Napoléon et d’établir des institutions libérales, si nous voulions seulement retirer nos soldats. Voilà ce qu’elle dit à Rome. À Bologne, à Ferrare, à Ancône, elle pense que, malgré tout, les Romains sont heureux de nous avoir, car si nous laissons faire le mal, au moins nous ne le faisons pas nous-mêmes. On nous accorde cette supériorité sur les Autrichiens.

Nos soldats ne disent rien : on ne raisonne pas sous les armes. Permettez-moi de parler pour eux :

« Nous ne sommes pas ici pour appuyer l’injustice d’un petit gouvernement qu’on ne supporterait pas vingt-quatre heures chez nous. S’il en était ainsi, il faudrait ôter l’aigle de nos drapeaux, et mettre un corbeau à sa place. L’Empereur ne peut pas vouloir la misère d’un peuple et la honte de ses soldats : il a son idée. Mais en attendant, si ces pauvres diables de Romains s’insurgeaient pour réclamer la sécularisation, l’amnistie, le code et le gouvernement libéral que nous leur avons fait espérer, nous serions forcés de leur tirer des coups de fusil. »