Page:About - La Question romaine.djvu/205

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après tant d’efforts et de sacrifices la protection des étrangers nous est plus nécessaire que le premier jour ?

— Monseigneur, répondis-je, vous mettez les choses au pis, et vous jugez un peu la situation comme le prophète Jérémie. Le saint-père a plusieurs officiers excellents dans les armes spéciales et dans les troupes de ligne ; vous avez aussi quelques bons soldats, dans le nombre. Nos officiers, qui sont des hommes compétents, rendent justice à l’intelligence et à la bonne volonté des vôtres. Si quelque chose m’étonne, c’est que l’armée pontificale ait fait les progrès qu’elle a faits, dans les conditions déplorables où elle était placée. Nous pouvons en parler librement puisque tout est remis en question, et que le chef de l’État s’occupe de la réorganiser de fond en comble. Vous vous plaignez que les fils de famille n’accourent pas à l’École des Cadets dans l’espoir de gagner l’épaulette ? Mais l’épaulette n’est pas honorée chez vous ; l’officier n’a pas sa place marquée dans l’État : il est dit qu’un diacre a le pas sur un sous-diacre, mais la loi et l’usage de Rome n’admettent pas qu’un simple tonsuré soit au-dessous d’un colonel. Quelle position faites-vous à vos généraux ? Quel est leur rang dans la hiérarchie ?

— Mais nous n’avons pas de généraux dans l’armée. Nous n’en avons qu’à la tête des ordres religieux. Que dirait le général des Jésuites s’il voyait un soldat s’affubler grotesquement d’un titre si honorable ?

— Vous m’y faites songer.