Page:About - La Question romaine.djvu/218

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Mais je suppose un instant que les sujets du pape renoncent volontairement à toutes les libertés religieuses, politiques, municipales et même civiles, pour jouir sans arrière-pensée d’un bonheur épais ; qu’ils se contentent des biens matériels à la portée de la brute, comme la santé et la nourriture : trouvent-ils chez eux de quoi se satisfaire ? Ont-ils, en cela du moins, à se louer du gouvernement ? Sont-ils aussi bien traités que des animaux en cage ? Le peuple est-il en bon point ? Non.

Dans tous les pays de l’univers, les sources de la richesse publique sont au nombre de trois : l’Agriculture, l’Industrie et le Commerce. Tous les gouvernements qui font leur devoir et qui comprennent leur intérêt, favorisent, à qui mieux mieux, par des mesures générales, la ferme, la boutique et l’atelier. Partout où la nation et ses chefs sont solidaires, on voit le commerce et l’industrie se serrer autour du gouvernement et accroître jusqu’à l’excès la population des capitales ; l’agriculture elle-même fait ses plus beaux miracles dans la zone la plus directement soumise à l’influence du pouvoir. Rome est la ville la moins industrielle et la moins commerçante de tout l’État, et sa banlieue ressemble à un désert. Il faut aller bien loin pour trouver quelque essai d’industrie, quelque tentative de commerce.

À qui la faute ? L’industrie a surtout besoin de liberté. Or, toutes les industries un peu importantes constituent des privilèges que le gouvernement romain donne à ses