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la ville et ceux de la campagne. Un bien de ville estimé 100 fr. paye 2 fr. 68 c. en impôts et sur-impôts dans la province de Bologne. Un bien rural de même valeur paye 6 fr. 32 c. pour 100. N’oubliez pas, s’il vous plaît, que c’est 6 fr. 32 c. pour 100 sur le capital, et non sur le revenu !

Dans l’intérieur des villes, les charges les plus lourdes ne tombent pas sur les palais, mais sur les maisons de la classe moyenne. Sans sortir de Bologne, voici le palais d’un riche seigneur : il est porté au cadastre pour la somme insignifiante de 27 500 fr., parce que les appartements habités par le propriétaire ne sont pas compris dans le revenu. Tel qu’il est, cet immeuble rapporte environ 7 000 fr. et paye 452 fr. d’impôt. La petite maison d’à côté est estimée 5 000 fr. au cadastre ; son revenu est de 250 fr. elle paye 84 fr. d’impôts. Le palais est taxé à 6 fr. 57 c. pour 100 fr. de revenu, la masure à 33 fr. 60 c. pour 100 !

Nous plaignons les Lombards, et ce n’est pas sans raison. Mais les propriétaires payent 60 000 fr. de plus dans la province de Bologne que dans la province de Milan.

Ajoutez à ces charges écrasantes les impôts sur la consommation. Ils portent sur les denrées les plus nécessaires à la vie, telles que les farines, les légumes, le riz, le pain. Ils sont plus lourds que dans la plupart des grandes villes de l’Europe. La viande paye le même droit d’entrée à Bologne qu’à Paris ; la paille, le foin, le bois à brûler payent plus cher.