Page:About - La Question romaine.djvu/82

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crates de province, ignorants, simples et fiers sont comme un reliquat du moyen âge oublié dans le XIXe siècle. Je n’en parle que pour mémoire.

Mais si vous me suiviez au delà des Apennins, dans les glorieuses villes de la Romagne, je vous montrerais plus d’un gentilhomme de grand nom et de vieille race, qui cultive son esprit et son champ, qui sait tout ce que nous savons, qui croit tout ce que nous croyons, et rien de plus ; qui s’intéresse activement aux malheurs de l’Italie, et qui, tourné vers l’Europe heureuse et libre, espère de la sympathie des peuples et de la justice des princes la délivrance de son pays. Ces vrais nobles sont justement suspects à la caste régnante, car ils partageront avec les bourgeois l’héritage du pape. J’ai rencontré dans certains palais de Bologne un écrivain brillant, applaudi sur tous les théâtres de l’Italie ; un savant économiste cité avec respect dans les Revues les plus sérieuses de l’Europe ; un polémiste terrible et redouté des prêtres ; et tous ces hommes réunis dans la personne d’un marquis de trente-quatre ans, qui jouera peut-être un grand rôle dans la révolution italienne[1].

  1. Le marquis Pepoli. Il a justifié magnifiquement toutes nos espérances. (Note de la 2e édition.)