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PEINTURE D’HISTOIRE

son dernier ouvrage ; la Glorification de la Loi égale et peut-être surpasse les meilleurs morceaux du foyer de l’Opéra. Régalons-nous les yeux de cette chose exquise avant qu’elle soit mise en place dans un coin du Palais de justice, où personne ne la verra. L’artiste a un peu plus de littérature et de philosophie qu’on n’en trouve habituellement chez un peintre ; avant de prendre le fusain il médite, raisonne et combine longuement ses allégories. Rien n’est pensé à la légère, rien n’est abandonné au hasard, dans cette composition où la Loi est contemplée par la Jurisprudence, couronnée par la Justice et l’Équité, et flanquée de l’Autorité et de la Force qui protège l’Innocence. Le plus expert ratiocinateur du moyen âge confesserait qu’on ne peut rien ajouter à cet ensemble fortement conçu et qu’on n’en peut rien ôter, pas même le magistrat, qui fait une tache excellente avec sa robe rouge, et qui d’ailleurs est encore inamovible.

Mais, s’il faut que le peintre ne soit pas un simple exécutant, un pianiste ferré sur la