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PEINTURE D’HISTOIRE

rait vêtir ces charmants volatiles d’un tissu trop souple et trop brillant. La Loi, qui trône en robe blanche au milieu du plafond, ne ressemble que de très loin à celle que les Romains appelaient rem surdam, inexorabilem. Non certes, elle n’est ni sourde ni inexorable, mais elle n’en est pas moins grande dame, à sa façon. Et l’artiste, pour nous prouver qu’on peut avoir du caractère sans en fourrer partout, nous offre un magnifique échantillon de grandeur dans la personne de l’Autorité, si noblement drapée. Maintenant voulez-vous de la vigueur ? En voilà. Regardez la tête, le torse et le bras de cette divinité robuste qui a pris un lion pour coussin. J’ai gardé pour la bonne bouche le bel enfant qui symbolise l’Innocence et qui dort, sans autre vêtement que sa couleur corrégienne, dans un audacieux et savant raccourci.

Le nom du Corrège nous vient inévitablement au bout de la plume devant les nus de Baudry ; mais en présence d’une composition si vaste et si éclatante, comment ne pense-