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ACTE I, SCÈNE X.

ANTONIN.

Je cherche à traduire… que faire ? Cinq millions, c’est tentant ; mais cette petite Risette est si jolie ! et tant de grâce ! et tant de cœur ! et pas de Gigonet !

RISETTE, à Évelina.

Comme il a l’air agité ! qu’y a-t-il ?

ANTONIN.

Ah ! tant pis, une chaumière et son cœur. (Il va prendre la main de Risette.) Risette, écoutez-moi, j’ai vingt-quatre ans, je suis d’une bonne famille, et ne suis point un méchant garçon…

ÉVELINA.

Tout cela ne nous dit pas ce qu’il y a dans la lettre.

RISETTE.

Tu interromps toujours… c’est ennuyeux !

ÉVELINA.

Mais, ma chère Risette…

RISETTE, très-sèchement.

Après tout, les lettres que je reçois ne te regardent pas !

ÉVELINA.

Il est vrai que ce sont tes affaires.

ANTONIN, très-étonné.

Comment, cette lettre est pour vous, mademoiselle ?

RISETTE.

Oui, monsieur. Pardon, vous disiez tout à l’heure que vous aviez vingt-quatre ans ?…

ANTONIN.

Votre nom, mademoiselle, je vous en supplie, votre nom de famille ?…

RISETTE.

De quel air vous me demandez cela ! Louise Taboureau.

ANTONIN.

Perdu, à tout jamais perdu.

RISETTE, au comble de l’étonnement.

Perdu ? Que veut-il dire ?

ÉVELINA.

Je le crois un peu fou.