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l’appelle le Prado. L’autre est un jardin zoologique, agréablement situé, richement planté, et garni d’un beau mobilier vivant. Les théâtres, les châteaux des fleurs, les cafés, les statues (car Marseille en a deux), le musée et le lycée sont dans la ville neuve ; vous vous en doutez bien.


Quant à la ville ancienne, je voudrais vous en donner une idée en la comparant à quelque quartier de Paris ; mais, heureusement pour nous, nous n’avons plus rien de semblable. Cette montagne impraticable aux voitures, inaccessible aux dames, rebutante aux yeux et à l’odorat, pavée de boue fétide, arrosée par des égouts semblables à des torrents, ne ressemble à rien au monde, si ce n’est au Ghetto de Rome qu’un écrivain du dix-huitième siècle appelait une archisaloperie. L’industrie, la misère et la débauche se partagent ce lieu de plaisance.

On y voit des quartiers considérables réservés à l’ébattement des matelots ; et par une tolérance que je ne m’explique pas bien, le drapeau tricolore sert d’enseigne au commerce qui fait le moins d’honneur à la France. Jamais si noble pavillon n’a couvert si orde marchandise.

Il faut être un archéologue bien résolu pour aller chercher des perles dans ce fumier. Cependant, je m’y suis enfoncé un beau matin, sous la conduite d’un jeune magistrat fort instruit, M. Camoin de Vance. Nous avons dévisagé ensemble quelques maisons du treizième et du quatorzième siècle, et une admirable façade taillée