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nonce que vous entrez en Turquie, et que cette porte est arrière-petite-cousine de la Sublime.

Un H et un V dessinés sur la clef vous apprennent que l’ouvrier l’a faite pour M. Horace Vernet.

Car mon auberge a, elle aussi, abrité des hôtes illustres. C’est l’ancienne villa des Médicis. Galilée y fut détenu, si la tradition dit vrai. La prison du grand astronome est une chambre fort belle et merveilleusement située. Je souhaite un pareil cachot à tous les martyrs de la vérité.

C’est en 1803 que l’Académie de France, fondée par la munificence de Louis XIV, s’est transportée loin du tumulte des rues, à la villa Médicis. Depuis ce déménagement, presque tous les grands artistes de notre pays ont habité ce palais et rêvé sous ces beaux arbres. David, Pradier, Delaroche, M. Ingres et M. Vernet ont écrit leurs noms sur les murs.

Le premier aspect du palais est grand et majestueux, mais sans beaucoup d’ornements. On reconnaît de loin, au-dessus de la porte, les armes et le drapeau de la France. Le seul luxe de l’entrée consiste en une avenue de chênes verts et un jet d’eau tombant dans une large vasque. Vous passez entre deux bornes de marbre antique très-rare et très-beau, mais très-modeste ; il n’y en a pas là pour plus de six mille francs.


Le portier est à voir comme un des plus beaux types de la race romaine. Grand, large, bien fait, la figure pleine, la barbe en éventail, il porte avec majesté la canne des