Page:About - Rome contemporaine.djvu/70

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celle-ci est presque à l’occident. Je vois les seize pelouses de l’Académie dans leurs cadres d’arbres verts ; le Pincio vient à la suite ; puis la campagne verte, le Tibre jaune et un rang de collines assez médiocres. Le Monte-Mario est couvert d’arbres, que mon commis-voyageur pourrait comparer à des parapluies : les pins ressemblent à des parapluies ouverts, et les cyprès à des parapluies fermés. Je vois à droite un peu de la villa Borghèse, et à gauche l’obélisque de la place du Peuple. En résumé, fort peu de Rome et pas assez de campagne. Cependant, quand le soleil fait son lit dans les nuages noirs marbrés de grandes taches rouges, je regrette que tous mes amis ne soient pas ici pour le voir avec moi.

Quand je me mets à l’autre fenêtre, je vois les quatre cinquièmes de la ville ; je compte les sept collines, je parcours les rues régulières qui s’étendent entre le cours et la place d’Espagne, je fais le dénombrement des palais, des églises, des dômes et des clochers ; je m’égare dans le Ghetto et dans le Transtévère. Je ne vois pas des ruines autant que j’en voudrais : elles sont ramassées là-bas, sur ma gauche, aux environs du Forum. Cependant nous avons tout près de nous la colonne Antonine et le mausolée d’Adrien. La vue est fermée agréablement par les pins de la villa Pamphili, qui réunissent leurs larges parasols et font comme une table à mille pieds pour un repas de géants. L’horizon fuit à gauche à des distances infinies ; la plaine est nue, onduleuse et bleue comme la mer. Mais si je vous mettais en présence d’un spectacle si étendu et si divers, un seul objet attirerait vos regards, un seul frapperait votre attention : vous n’auriez des yeux que pour Saint-Pierre. Mon commis-voyageur avait vu